Evolution - Claire Delille

Bonsoir tout d'abord, monsieur ou madame, je ne saurais le dire, étant donné que je ne connais pas votre identité.
Sachez toutefois que votre lettre m'a bien trouvé en bonne santé, ainsi que ma famille, et que si vous lisez en ce moments ces mots c'est que j'ai trouvé juste de vous répondre. Bien que je sois un peu inquiet au sujet de vos intentions, je pense que ce que je vais dire ne pourra porter aucun préjudice à la jeune femme dont vous avez parlé : Claire Delille.

J'ignore comment vous l'avez su, mais il est exact que je l'ai connue il y a bien de cela quelques années. Claire et moi étions alors étudiants à l'école de sorcellerie Poudlard. J'ai été tout comme elle réparti à Gryffondor, et étant du même âge, j'ai suivi de nombreux cours en sa compagnie. La première chose qui m'a frappé chez elle fut ce sourire qui ne la quittait jamais. C'était comme si elle ne voyait que le bon côté des choses. Cette impression me fut confirmé quand je me décidais à l'aborder pour la première fois. Claire a toujours été quelqu'un de très facile d'approche et disponible. Peu à peu j'appris davantage à la connaître et ne tardait pas à devenir un de ses amis.
Je découvris une jeune fille optimiste, je l'ai dit plus haut, elle voit vraiment la vie sous son meilleur jour. Elle ne se laisse pas abattre par les regards méprisants des Serpentard dus à son sang-mêlé, et préfère se dire qu'ils changeront en grandissant. C'est quelqu'un de très enthousiaste, elle est toujours la première à rire de la moindre farce, elle aime la vie et ça se voit. C’est d’ailleurs pourquoi son troisième prénom lui va si bien, Joy, c’est vrai qu’elle respire la joie de vivre. C'est néanmoins une jeune fille prudente et sensible, qui cache en elle une grande timidité. Toujours prête à aider les autres et à les écouter, elle se retrouve parfois dans des situations compliquées lorsque on abuse un peu trop de sa gentillesse. Elle s’est par exemple un jour faite prendre dans la réserve de la bibliothèque, alors que quelqu’un lui avait simplement donné rendez-vous ici, prétextant qu’elle seule pouvait l’aider. Oui, Claire est malheureusement pour elle une fille innocente mais tellement naïve. Voulant à tout prix croire au bon côté en chacun d’entre nous, elle est très souvent trop crédule lorsqu’on se montre gentil avec elle.
C’est ainsi que j’en arrive à un autre point de son caractère qui lui a aussi joué de très mauvais tours, et dont je me suis fait un point d’honneur de la protéger. Claire est comme beaucoup de jeunes filles de son âge quelqu’un de très sentimental. Trop sans doute ; car, combiné avec sa naïveté, cela peut se révéler désastreux. J’ai voulu tant de fois le lui dire, mais il faut avouer que quand elle a une idée en tête, il est très difficile de la faire changer d’avis. De nombreux garçons ont essayé de la séduire avec des paroles fourbes qui se voulaient romantiques, et hélas beaucoup y sont parvenus. Claire a déjà vécu bon nombre d’amourettes sans lendemain, mais aussi des histoires plus douloureuses qui se sont mal terminées pour elle. Elle s’en est relevée, bien sûr, quand elle le veut c’est une vraie battante, pourtant cela l’a terriblement fragilisée et elle met de plus en plus de temps à oublier ces idiots. Il lui arrive parfois de vouloir rester seule, sans raison apparente, et je pense que c’est dans ces moments-là qu’elle se laisse aller à son chagrin et à sa peine. Elle n’aime pas montrer son malheur aux autres, elle pense que ça la rendrait encore plus vulnérable. C’est pourtant dommage car elle a beaucoup d’amis prêts à l’aider. Claire a toujours aimé être entourée d’amis, garçons et filles indifféremment et elle y est vite parvenue, grâce à sa fraîcheur et à son optimisme. C’est une fille très amicale, chaleureuse, loyale et honnête, des qualités primordiales pour qui veut se faire des amis.
En cours elle ne brille pas par ses bonnes notes, pourtant c’est quelqu’un d’attentif et de très intéressé, mais malgré tout son sérieux et son travail, elle reste dans la moyenne. Ce qui l’arrange d’ailleurs, car elle déteste se mettre en avant, que ce soit dans le milieu scolaire ou à cause de son physique.

Car ce n’est pas seulement à cause de sa naïveté que Claire a attiré tant de soupirants. Tout le monde, même les plus farouches Serpentard, s’accorde sur ce point : Claire est une jeune fille magnifique. Ce qui a mis d’ailleurs à mal notre amitié, mais ça j’y reviendrais plus tard. Tous s’accordaient donc à dire que Claire a toujours été très belle. Depuis son enfance elle éblouit les autres grâce à cela, mais bien malgré elle. C’est une jeune fille de taille assez normale, néanmoins elle est une des plus grandes filles de son âge grâce à son mètre soixante-dix sept, mis en valeur par sa silhouette fine et élancée. Elle ne pratiques pas régulièrement le sport, même si elle a du mal à résister à un match de Quidditch improvisé, néanmoins elle reste d’une minceur effarante quand on pense que c’est une très grande gourmande. Elle a aussi un maintien admirable que lui envieraient bon nombre de mannequins du monde Moldu. Ses longs cheveux châtains présentant des reflets roux lui arrivent presque au milieu du dos et subliment l’éclat de ses yeux gris-vert tellement expressifs. Elle a un visage à mis chemin entre l’ovale et le rond, aux traits presque enfantins mais d’une finesse réelle, que sublime son teint velouté légèrement rose – ce qui lui permet d’ailleurs de n’avoir aucun besoin de blush ou autre type de maquillage. Il y a aussi ce sourire bien à elle qui l’accompagne pratiquement tout le temps, un sourire rieur et franc qui à déjà fait craquer bon nombre de garçons.
Si elle ne l’ignore pas – après tout elle voit bien les regards qu’on lui porte – elle n’en joue pas non plus, d’ailleurs dès qu’on lui fait un compliment à ce sujet elle se contente d’un léger rire et d’un petit coup de poing amical sur l‘épaule.

Mais je ne vous ai pas encore tout dit. Bien que son histoire ne soit pas des plus extraordinaires, elle mérite quand même le coup d’œil. Claire Hanna Joy Delille est née un beau matin, un premier janvier. Fille de Edward Delille et de Diana Shoonmaker, elle est la benjamine d’une fratrie de trois enfants : Charlie, âgé de 25 ans désormais, Gabriel, 17 ans, et bien sûr Claire, 16 ans. Tous trois sont des sorciers, comme leur père, mais leur mère est une Moldue. Elle a par hasard rencontré Edward devant le Chaudron Baveur, côté rue moldue, et deux ans plus tard est né leur premier enfant. Claire a grandi dans un environnement familial idéal, chérie par ses parents et par ses frères qui ont toujours pris à cœur leur rôle de protecteurs. Elle a vite déclaré ses talents magiques, changeant à sa guise la couleur des tableaux de la maison des Delille à Oxford. Elle reçut à onze ans sa lettre d’admission à Poudlard, puis vous connaissez la suite, répartition à Gryffondor, elle commence à se faire des amis, bref, la parfaite petite sorcière. C’est tout ce que je sais.

Pour finir, quelques mots sur son entourage ? Claire aime bien sûr sa famille par-dessus tout, bien qu’elle n’aime pas qu’on lui rappelle qu’elle est une sang-mêlé contrairement à ses deux meilleures amies, avec qui elle est la plupart du temps : Hell Elizabeth Carmichael et Jennifer Carmicheal, toutes les deux sang-pur et de la même famille, puisqu’elles sont cousines. Il est je crois inutile de vous énumérer le nom de tous ses amis, sans quoi ce ne serait pas une lettre que vous recevriez, mais bien un dictionnaire. Il est par contre quelqu’un que je n’ai pas encore évoqué, c’est celui qui lui a fait vivre la rupture la plus dévastatrice qu’elle ait connue : William Taylor, Gryffondor de son état. Evitez de prononcer son nom devant elle, elle a assez souffert comme ça. J’ai moi-même figuré dans la liste de ses petits amis, et même si j’ai tout fait pour ne pas lui faire revivre une mauvaise expérience, ça n’a pas duré longtemps, Claire préférait que je sois un simple ami pour elle.

J’ai bien peur de vous en avoir trop dit, monsieur ou madame, et j’espère de tout cœur que vos intentions sont bonnes. Claire est une jeune fille formidable et elle ne mérite pas qu’on lui fasse du mal.
C’est sur ces mots que je vous quitte.