Hell Elizabeth carmichael - 6ème année Kaya Scodelario
Je voudrais apprendre à te connaître.
Chère monsieur Tom Kornengraw,
J'espère que ma lettre vous trouvera en bonne santé, vous et votre entourage, et que vous serez assez aimable pour y adresser une réponse. Je tiens tout d'abord à vous prier de m'excuser pour son contenu qui vous surprendra sans doute, d'autant que vous n'avez aucune idée de mon identité. Il se trouve que je fais des recherches sur une personne qui, je le sais, vous connaiss(i)ez bien : Hell Elizabeth Carmichael et que votre nom s'est trouvé sur ma liste des personnes l'ayant cotoyée durant un certain temps. Je vous saurais gré de bien vouloir m'écrire dans votre réponse tout ce que vous savez sur elle.
Cordialement,
anonyme.
Chère anonyme,
Votre lettre, comme vous l’espériez, m’a bien trouvé en bonne santé. J’aimerais, comme toute personne censée le ferait, vous dire que je ne peux vous répondre étant donné que je ne sais rien de vous ni de vos intentions et que je veux protéger celle qui, pour moi, a toujours fait partie de mes amies, mais il n’en est rien. Pourquoi ? Car autant j’ai eu d’affection – et même d’amour – pour Hell Elizabeth Carmichael, autant j’ai souffert lorsqu’il a fallut que je me rende à l’évidence : cette fille est incapable d’aimer une personne qui sera disponible pour elle, qui aura des sentiments profonds. Elle est peut-être même incapable d’avoir des sentiments profonds. Son besoin de liberté, d’indépendance, sa peur des attaches l’a mangée toute entière. Je ne peux pourtant pas dire que je n’étais pas prévenu lorsque je me suis jeté dans la gueule du loup en me laissant bercer par sa personnalité si étrange ; simplement, cela la rendait si attirante. Inaccecible – elle l’est. Et elle l’aime, cette inaccecibilité, chez les autres comme chez elle ; elle la recherche, elle la cultive.
Hell Elizabeth Carmichael. Folle, sans aucun doute. En réalité, c’est sans doute un des mots qui la décrivent le mieux. Cette fille pourrait tout faire, rien ne surprendrais les gens. Demain, on pourrait apprendre qu’elle est devenue la première femme ministre de la magie que ça ne me ferait même pas ouvrir les yeux ronds. Pas plus que si on m’envoyait un hiboux disant que mon amie d’enfance vient de mourir de démence à sainte mangouste. Hell se balance sur le fil de l’insouciance, cherchant un sens à sa vie, essayant sans cesse de tuer l’ennui, refusant les années à venir.
Elle ne pourrait supporter d’être gentille, ni d’avoir pitié. La curiosité, n’a pas de place plus de place en elle que l’amabilité, et elle analyse les moindres faits, gestes et intonations d’un œil critique tout en n’en ayant rien à faire. Car, croyez moi, elle se fiche de tout – des gens, des choses, du règlement et de l’importance. Elle n’est pas égoïste, car dans ce monde, elle ne recherche même pas son propre intérêt. Juste l’amusement.
Hell aime le ciel, la nuit. Elle n’aime pas le cours d’astronomie, elle se refuse à l’écouter. Car les seuls choses qui peuvent tomber dans le positif chez cette fille sont celles qu’elle ne connait pas.
Pourtant, il y a des exceptions – sa meilleure amie, sa cousine, et peut-être une ou deux autres dont je n’ai pas la connaissance. J’ai cru en être, je me suis trompé – je l’aimais trop pour qu’elle ait ne serait-ce qu’une pensée pour moi. D’ailleurs, je me suis toujours demandée comment Jennifer Carmichael et Claire Delille étaient arrivées à se faire apprécier de la rouge et or (qui aurait du se retrouver chez les verts et argents, et c’est la seule chose qu’elle m’ait personnellement confié – Le Choixpeau avait arrêté sa décision sur Serpentard avant de changer brusquement d’avis à la dernière seconde, lui seul sait pourquoi), elles si joyeuses, si énergiques et vivantes, si gentilles. Claire n’aime pas la méchanceté des Serpentards, et elle est la meilleure amie de celle qui l’est encore plus qu’eux tous réunis. Jennifer est d’une impulstivité sans vergogne, Hell ne pert jamais son sang froid. Elles sont si différentes de leur « chef », ces deux Gryffondors dans l’âme. Et pourtant, voyez donc avec qui elles trainent…Je ne vous l’avais bien dis que Hell les envoutait tous.
En plus de la méchanceté, de la franchise et du je m’en foutisme aigu, la jeune sang pur pratique le sarcasme à la perfection. Avec la froideur de son cœur et la fragilité de son corps ainsi que de sa raison, le venin qui s’échappe de cette bouche finement dessinée frappe juste où il faut, blessant l’orgueil, clouant sur place. Et une fois qu’elle en a marre de vous rabattre le caquet, elle le dit et part. Ne cherchez pas à lui répondre ou à lui faire du mal, elle est immunisée. Deux autres maîtres mots de la personnalité de la jeune fille : l’insolence et la provocation.
Elle est si douée pour vous dire tout ce que vous saviez au fond de vous, mais que vous ne vouliez pas vous mettre en face des yeux. Hell ne prend pas garde aux sentiments des gens, elle n’a pas peur de blesser leur ego. Elle n’y prend pas non plus plaisir, elle est simplement franche et insensible. Elle peut vous faire un discours énorme pour vous expliquer que vous êtes un raté, mais d’habitude, elle favorisera les réponses courtes et claires – pourquoi perdre son temps avec vous ?
Je ne sais comment Hell est devenue une personne si froide et hautaine, comment son cœur a été hermétiquement clos, comment elle est devenue si peu souciante du monde qui l’entoure. Je ne sais ce qui s’est passé dans sa vie pour qu’il en soit ainsi, et je pense que vous pourriez demander à tous ceux qui l’ont connue, personne ne saurait vous le dire. Hell est dotée d’une personnalité trop difficile à cerner, trop compliquée pour l’expliquer dans une lettre. Sa superbe beauté, ce qu’elle dégage – cette impression que la personne devant nous fait partie d’un autre monde – ce diable doublé d’un ange qui n’a aucun instinct de survie, cette Peter Pan de l’adolescence, comme une apparition d’une planette inconnue est un secret, et moi-même, pour qui essayer de percer le mystère de cette fille qui était devenue mon obsession ne saurait vous dire son passé.
Il faut le voir pour le comprendre. Il faut avoir vu ses yeux bleus vous transpercer d’un regard ferme mais sans cette once de curiosité qu’on espérait, il faut avoir vu ses lèvres s’étirer en un sourire entendu et ses longs cheveux chatains balayer le bas de ses reins avec une désinvolture propre au personnage lorsqu’elle s’éloignait. « oui, je sais que tu m’aimes, je sais que tu me suis. Oui, je sais que tu ne penses qu’à moi, que tu voudrais savoir qui je suis. Essaie, je m’en moque. » Oui, il faut avoir su lire ces mots sur son visage pâle de porcelaine pour comprendre que même après eux, je n’ai pas pu arrêter de lui vouer une passion lucide mais ingérable.
Bien à vous,
Tom Kornengraw.
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Sujet: Présentation de Hell Elizabeth Carmichael {Fondatrice} 
Jeu 20 Aoû - 21:26
